Grand Prix d'Italie 2021

Deuxième course de la saison, sur le circuit italien ! Et pas des moindres, le Gran Premio d'Italia, une course mythique du circuit Mini. 540 NM au programme en double entre Gênes, la Corse, la Sardaigne, en mers Ligurienne et Tyrrhénienne.

Pour cette course qui va se dérouler en double, j'ai la chance d'être accompagné par Constant Cuvelier, un copain ancien ministe que j'ai rencontré au Pôle Mini de La Rochelle l'année passée.

Le départ était prévu le samedi 10 avril, il est finalement repoussé au mardi du fait d'un vilain coup de vent. Qu'à cela ne tienne, nous profitons de ces trois jours de délais pour bien préparer le bateau, la course, la tactique et visiter Gnes et son mythique Yacht Club Italiano, le plus vieux Yacht Club de la Méditerranée, organisateur de ce Gran Premio d'Italia, . La veille le parcours est annoncé: Départ de Gênes, Capraia, Elba, Giannutri, le phare d'Isolati Monaci au niveau des bouches de Bonifacio, puis retour sur Giglio, Elba, Capraia.

Jour 1

C'est parti ! Coup d'envoi avec un départ au portant dans la baie de Gênes. Comme pour l'Arcipelago, on se trompe sur le timing à la VHF, annoncé en italien...On part en queue de flotte. Trois heures de portant pleine balle sous spi max dans 22-27 noeuds, c'était une des première fois que j'avais de telles conditions pendant aussi longtemps. Un avant goût de la Transat au portant dans les alizés. Alors que Constant barre , quand je descends dans le bateau pour matosser par exemple, je sens le bateau planter du nez et je me fait projeter en avant tellement la décélération est importante, c'est impressionnant. On avait décidé tactiquement de rapidement empanner pour se caler à l'Est de la flotte par rapport à la bascule Est à venir, on est dans le premier groupe de minis à choisir cette option. L'option sera plutôt perdante... Finalement nous sommes vers la 12ème place quand nous passons Capraia de nuit sous un vent medium d'Est.

Jour 2

Au petit matin nous arrivons au Reaching sur l'Ouest d'Elbe, qui a des hauts reliefs. Le vent monte jusqu'à ce que l'on prenne 23 knts, et 300m plus loin on arrive dans une zone de dévent total. On va rester planté là 2 heures et voir 5 autres bateaux partir sans nous. Nous voila repartis à juste voir un mini, 25 Nodi, devant nous. La course va alors être dûre psychologiquement jusqu'à la fin. Commencent 4h de tout petit temps où l'on se met à gamberger, on s'imagine que toute la flotte est en train de partir par devant. Finalement le vent rentre au Nord dans le nuit, on passe l'Est de Giglio au portant VMG au coucher de soleil, puis on enroule Giannutri. On a réussi à dépasser 25 Nodi dans la journée.

Jour 3

Dans la nuit après avoir passé Giannutri, on file sous grand genaker , sur plan d'eau plat en direction du Nord de la Sardaigne. Sans le savoir, toute la flotte va tamponner sur une grosse zone de pétole ce qui nous permet de revenir par derrière. On va être plantés 5h mais un banc d'une centaines de dauphins vient nous divertir. Quand le vent d'Est Nord-Est rentre en fin d'après midi on voit la tête de flotte qui a enroulé le phare. On comprend que l'on a 20/30 NM de retard sur eux. Nous sommes à ce moment douzièmes au général et nous allons garder ce classement jusqu'à l'arrivée. On passe les bouches de Bonifacio au soleil couchant, c'est juste magnifique. Après avoir enroulé le phare, on remonte au près vers Giglio. On a recollé au paquet de devant et c'est bien motivant de voir les concurents à l'AIS pour les prendre en chasse pendant la nuit.

Jour 4

Certainement la journée la plus dûre psychologiquement de cette course. Assez rapidement le flux d'Est va s'éteindre et cela va être pas moins de 6h de pétole, entre Montecristo et Giglio, à reculer du fait d'un tout petit courant de face. On s'imagine que tout le monde arrive à avancer et pas nous. Finalement la libération arrive avec le coucher de soleil. 15 knts de NO qui tourne au NE dans la nuit. Un bascule parfaite pour aller chercher le Sud de Giglio, la laisser à babord, et filer au reaching au Nord Ouest vers Elba.

Jour 5

Dans la nuit, le vector avance hyper bien au reaching et notre duo est en pleine forme, motivé comme jamais pour bien finir la course. Le dévent d'Elba est très bien négocié, et au petit matin on arrive sur Capraia, une dizaine de minutes après le 11 ème. La ligne d'arrivée est magnifique: à ras du petit village, le bateau pointeur étant un petit dinghy que l'on ne voit qu'au dernier moment du fait de la houle.

La course est finie mais il s'agit encore de convoyer jusqu'à Gênes. Des conditions météo à l'image de cette course. Du vent changeant de 25 knts à 3 knts en 2 minutes. Nous arrivons de nuit à Gênes , bien heureux et satisfaits d'avoir fini cette course éprouvante.